Demande de création du District Maghrébin (1984-1985)
Animés par une volonté sans faille, c’est vers la moitié des années 80 que les clubs rotariens du Maghreb ont fait valoir leur demande de création du District Maghrébin auprès du Conseil Central du Rotary International. Faire parvenir cette requête auprès du Conseil fut un défi de taille puisque le règlement du Rotary International ne permettait la création d’un District que seulement si ce dernier comportait au minima 40 clubs ou 1200 rotariens. Or, à cette même période, il n’existait que 20 clubs sur la totalité du sol maghrébin, les clubs algériens ayant été dissous en raison de la nouvelle législation en vigueur à cette époque.
Fort de ses 50 belles années d’existence, le Rotary Maghrébin avait porté avec brio les valeurs de l’organisation, tout en créant des liens et des amitiés solides entre les clubs guidés par des valeurs communes et le désir de changer des vies.
Grâce à l'engagement du directeur du Conseil Central, la création du District Maghrébin a été possible. Ce dernier s’est également porté garant de l'expansion et du rayonnement du Rotary à travers le Maghreb.
La transition du 173ème District au 901ème District et ses échos
C’est ainsi que du 28 au 30 avril 1984, le District 901 Maghrébin voit le jour à l’occasion de la dernière Conférence du District 173 à Agadir, rassemblant les pays d’Afrique du Nord. Cette conférence accueillit plusieurs acteurs éminents du Rotary et scella le soutien et l’amitié que les rotariens vouaient au District Maghrébin naissant.
Officiellement, la première conférence du District Maghrébin eut lieu à Fès et à Meknès en 1985. C’est lors de cette même conférence qu’il fut décrété que le District 901 continuerait à faire partie du Conseil d’Administration du « Rotarien ». Tous les participants à la Conférence d’Agadir furent conviés à cet événement, afin de promouvoir d’autant plus les relations amicales entre le Rotary maghrébin et le Rotary français.
District 901 Maghrébin : de 1984 à 1985
Lors de la première année d’existence du District Maghrébin, sa gouvernance fut attribuée au club de Casablanca, notamment parce qu’il remplissait les conditions d'éligibilité à cette fonction par les règlements du Rotary International, mais également en vertu de sa qualité de doyen des Clubs du Maroc.
Le Gouverneur-Fondateur du District 901, Abdeslam Tahiri - dont l’élection fut confirmée lors de la Conférence d’Agadir - établit une réunion regroupant les Gouverneurs des deux Districts présents à Agadir pour étudier et élaborer ensemble les structures et le mode de fonctionnement du jeune District.
Ainsi, avec l’accompagnement du District 173, un canevas de règlement intérieur du District 901 a été arrêté. Ce dernier représentait une ligne de conduite pour l’administration et le fonctionnement du District Maghrébin. Le règlement fixait en particulier le mode d’élection du gouverneur, le mode de gestion des finances, l’organigramme, la composition du staff et les principales questions se rapportant au bon fonctionnement du District.
La naissance et la présentation du District 901 avait fait l’objet d’un numéro spécial de la revue « Le Rotarien » (n°381 d’avril 1985), publié par le Conseil d’Administration de « l’Association du Rotarien ».
District 901 maghrébin : de 1984-1985 à 1991-1992
A l’orée de la création du District, il fut rapidement décidé que l’établissement d’un contrat-programme était d’une importance primordiale. Une commission ad-hoc, comprenant les Gouverneurs, Past Gouverneurs, Futurs Gouverneurs, Présidents et Futurs Présidents des Clubs agirent en ce sens et firent à l’origine d’un contrat-programme.
Ce contrat-programme prévoyait deux points essentiels et prioritaires à mettre en place :
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L’établissement et l’application d’un Règlement Intérieur du District 901: axés surtout sur la procédure d’élection du Gouverneur et le mode de gestion des finances du District inspirés de ceux appliqués par l’ancien District et adaptés au caractère international du 901ème,
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La création de nouveaux clubs et le développement de ses effectifs : cet objectif a fait l’objet d’un engagement qu’avait pris le Directeur élu, devant le Conseil Central du Rotary International. Une démarche qu’il avait entrepris dans le but d’obtenir son accord pour la création District Maghrébin et ce, même si ce dernier ne remplissait pas la condition numéraire de l’existence de 40 Clubs minimum. La priorité était alors d’approcher ce nombre ou de l’atteindre dans les six années à venir, faute de quoi les Clubs seraient réinsérés dans le District 173 français.
L'expansion du Rotary Maghrébin
L’engagement pris auprès du District Central de créer de nouveaux clubs appartenant au District Maghrébin suscita beaucoup de dévouement, d’abnégation et de dynamisme de la part des dirigeants et des clubs.
Pour se faire, le Directeur élu, en étroite collaboration avec le Gouverneur Tahiri, avait défini un projet de programme d’expansion au niveau de la Commission de développement du District. À cette fin, une page spéciale et permanente de la «Lettre Mensuelle» du Gouverneur fut prévue pour suivre la réalisation de ce projet, ainsi que des visites d’information et d’encouragement aux clubs par les Gouverneurs.
En définitive, trois clubs furent fondés entre 1986 et 1987 : celui de Casablanca au Maroc et ceux de Hammamet et de Sousse en Tunisie.
Toutefois, ce ne fut qu’en 1989, lors du Gouvernorat de Azzedine Kettani, que le District connut un sursaut et une réelle volonté d’agir. En ce sens, le Gouverneur avait entrepris une campagne de motivation et de mobilisation générale au sein du District. Cette campagne se solda avec succès par la naissance de douze nouveaux clubs. Cette réussite fut telle que le président international décerna au District le prix du meilleur taux d’expansion réalisé dans le monde rotarien. Ce prix insuffla au District une détermination encore plus forte dans son projet d’expansion.
La relance du Rotary en Algérie
En 1986, le Directeur du Conseil Central du Rotary International, prit contact avec les autorités algériennes pour leur soumettre la volonté du District de relancer le mouvement rotarien en Algérie.
De nombreux obstacles se dressaient alors face à cette relance et notamment l’opposition du régime socialiste, alors au pouvoir en Algérie, qui n’était pas totalement ouvert à l’installation dans le pays d’une association internationale de service humanitaire et apolitique comme la nôtre et qui exigeait pour ses activités de disposer de la liberté d’expression et de la liberté de réunion.
L’argument principal pour faire vivre ce projet fut donc de souligner l’intérêt d’introduire le Rotary algérien dans la famille du Rotary maghrébin, ce pays faisant officiellement partie du Maghreb Arabe.
Il fallut presque cinq ans à plusieurs représentants de la scène du Rotary pour convaincre les autorités algériennes, notamment le premier ministre et le ministre de l’intérieur, afin de pouvoir intégrer une forme du Rotary en Algérie. Pour se faire, les futurs clubs algériens avaient dû s'affilier dans un premier temps à une fédération nationale qui contrôlait le pays, bien que selon les règles du Rotary, seule l’association du Rotary international pouvait détenir ce pouvoir au sein de ses clubs.
C’est seulement entre 1991 et 1992 que, sous le gouvernorat de Abdelmajid Berrada, que le premier club algérien - celui d’Alger- est relancé (avec ancienneté reconnue depuis 1930) et intégré au sein du District 901 maghrébin. Le gouverneur Berrada assume également la responsabilité de parrainer la création de nouveaux clubs en Algérie, dont celui d’Alger-Est en 1992. Ces deux nouveaux clubs ont eu le privilège d’intégrer dans leurs effectifs d’anciens rotariens algériens, restés fidèles à la devise « servir » de notre Organisation.
Pour des raisons administratives, tous les districts du monde ont dû ajouter un 0 à la numérotation de leurs noms. C’est pourquoi en 1991, le District 901 est renommé en District 9010. Cette année restera une date mémorable pour le District 9010, devenu plus concrètement « maghrébin » par la relance et l’insertion du Rotary Algérien en son sein.