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Solidarité et action caritative à Tizi-Ouzou Répondre aux besoins de la collectivité à travers des actions d'utilité publique

Sans se soucier du stéréotype increvable qui assimile les clubs Rotary à des cénacles de vieux riches cultivant l'entre-soi et s'adonnant à l'action caritative et solidaire à leurs heures perdues, les Rotariens de Tizi-Ouzou entendent s'inscrire dans la tradition de solidarité et d'entraide incarnée par les pères fondateurs des clubs Rotary, une organisation mondiale fondée en 1904 qui regroupe plus d'un million de personnes, à travers le monde et répartis en clubs.
Prenant le relais des doyens qui se sont succédé, depuis 2004, à la tête du club, les membres actuels du Rotary de la ville des Genêts, qui sont issus de différents horizons professionnels, ont décidé de « mettre en commun leurs compétences professionnelles et savoir-faire, de donner de leur temps pour aider leur collectivité, à travers une volonté affichée de servir et de développer des actions d'utilité publique ».
Telle est l'ambition affichée par le Dr Tahar Bouzidi, élu président, depuis le mois de juillet 2021, du district de Tizi-Ouzou affilié à l'Association nationale des Rotary club (ANRC) qui compte de nombreux démembrements à travers le pays.
Avant d'être porté à ce poste, le jeune dentiste a dû fourbir ses armes, parfaire son expérience et son savoir-faire dans le domaine caritatif parmi les Rotaract, une section intermédiaire constituée de jeunes âgés entre 18 et 30 ans, et qu'il a intégrée en 2008.


« J'étais l'un des membres fondateurs de cette section jeune qui, même s'il arrive à ses membres de développer des actions en commun avec leurs aînés, les Rotariens, a un fonctionnement autonome. Tous ceux qui étaient des Rotaractiens avec moi sont devenus, aujourd'hui, des Rotariens », dira le jeune médecin qui précise que le poste de président change de titulaire chaque année.


« Un principe consacré par la charte des Rotary club qui met en avant le principe d'alternance et de rotation. Le poste de président est davantage un chargé de représentation que de prise de décisions. Car celles-ci se prennent par consensus entre les membres en réunion plénière mensuelle. Ces rencontres périodiques servent à identifier les problématiques et les besoins en terme d'aides qui s'expriment sur le terrain et de voir si on est en capacité d’y apporter notre contribution et ou de décider si on doit agir seul ou en partenariat avec une autre association ou les pouvoirs publics », explique notre interlocuteur.
Il reviendra sur le programme et les missions que s'est assignés le district de Tizi-Ouzou dont la vocation principale est de répondre aux besoins de la collectivité en adoptant une vision sociale à travers des activités d'intérêt public et qui «doivent être menées loin de toute connotation politique ou religieuse conformément à la tradition et à l'éthique rotarienne», tient à préciser le jeune président.
Il a fait savoir que les Rotariens locaux ont toujours adapté leur réponse à ces besoins dans le cadre d'une variété d'actions qui ne se limitent pas à l'aspect caritatif et humanitaire mais s'étendent au domaine, culturel, sportif et médical. « Nous nous intéressons à la promotion de toutes les initiatives qui s'inscrivent dans le champ civil. On essaie d'être le plus actif possible au niveau de la société civile et nous collaborons de façon étroite avec les pouvoirs publics et les associations qui interviennent dans le même champ d'activité que nous. »


À l'instar de nombreux acteurs de la société civile, les Rotariens de Tizi-Ouzou se sont beaucoup impliqués dans l'énorme élan de solidarite suscité par la tragédie humaine consécutive aux incendies ravageurs de l'été dernier qui ont sévi en haute Kabylie. « Dès le début de la crise, les membres de notre association se sont organisés pour répartir les dons qui nous parvenaient de partout, en majorité des Rotary club des autres wilayas du pays. Constituées essentiellement de médicaments, ces aides ont été acheminées vers les localités sinistrées, avec un ciblage des zones géographiquement reculées, comme Illoula. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux pompiers qui étaient en première ligne dans la lutte contre les incendies. » Et d’ajouter : « Pour une meilleure répartition des dons, nous avons choisi de travailler en coordination avec d'autres associations locales qui maîtrisent la réalité du terrain et connaissent les besoins exprimés par la population. Une aide précieuse nous a été apportée par les services de la Protection civile qui nous donnaient des informations précises sur les régions les plus touchées par le sinistre. Au début des incendies, nous avons, en collaboration avec la section des jeunes (Rotaract), mis en place un système de distribution de repas chauds destinés principalement aux équipes de bénévoles et de secouristes déployés sur les sites d'intervention. Une opération qui n'a, malheureusement, pas duré dans le temps car nécessitant beaucoup de temps et d'importants moyens logistiques », expliquera notre interlocuteur qui précisera que « des actions portant sur le soutien psychologique et des animations récréatives destinées aux enfants des zones sinistrées ont été organisées par nos équipes. Dans le cadre de l'opération ‘’octobre rose’’, des missions de dépistage du cancer du sein ont été menées par des médecins membres de notre organisation », dira encore le Dr Bouzidi.
L'organisation qu'il préside a participé à l'effort de solidarité scolaire, en distribuant près de 300 trousseaux composés de cartables et de fournitures scolaires aux enfants des régions touchées par les incendies.


En dehors de ces opérations conjoncturelles qui sont déployées en réponse aux situations difficiles (incendies et crise sanitaire liée au Covid-19), des activités thématiques sont menées, selon un programme étalé sur l'année. « Mais cela n'empêche pas une certaine flexibilité dans le plan d'action identifié et mis en place par les membres du club. Des activités ponctuelles peuvent être organisées en parallèle. Compte tenu de sa portée historique, la célébration de Yennayer constitue un moment fort pour une organisation comme la nôtre qui se sent concernée par la valorisation de la culture patrimoine amazigh », expliquera le Dr Bouzidi.


Pour lui, « ces événements sont des moments propices à des rencontres conviviales et de partage entre les membres du club, leurs familles et nos invités pour collecter des fonds. Un moyen pour financer nos activités que nous envisageons aussi de faire à travers les galas de charité que nous n'avons pas pu organiser cette année, en raison de la conjoncture sanitaire », expliquera le Dr Bouzidi, estimant enfin que « ces rendez-vous nous donnent l'occasion de valoriser le travail des artistes qu'on invite à procéder à la vente aux enchères de leurs productions (sculpture, peinture...) »


S. A. M. 21.11.2021